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Le Symposium des Conférences Épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM) (www.SECAM.org) affirme que la crise climatique est à la fois une urgence morale et écologique. L’Afrique subit des impacts disproportionnés – sécheresses, cyclones, inondations, désertification – alors qu’elle contribue le moins aux émissions mondiales. L’Église catholique en Afrique appelle à une action audacieuse, équitable et urgente pour garantir que les solutions climatiques soient menées par l’Afrique, ancrées dans les communautés et justes.
1. Solutions climatiques menées par l’Afrique
Le SCEAM insiste sur le fait que l’Afrique ne doit pas se contenter d’être le destinataire d’agendas externes, mais doit être l’architecte à part entière de son avenir écologique. Les communautés rurales, riches en sagesse indigène, sont des laboratoires d’écologie intégrale et doivent tracer la voie vers le développement durable.[1]
2. Promouvoir des approches fondées sur la nature et la technologie
L’Église soutient les énergies renouvelables, l’agriculture régénérative et les technologies appropriées qui protègent la biodiversité et respectent le patrimoine culturel. Les véritables solutions doivent intégrer l’équité sociale, la dignité humaine ainsi que la protection de la création, et non le profit à court terme ou les « fausses solutions » telles que les compensations nuisibles ou les projets extractifs. Nous devons dépasser la mentalité qui consiste à sembler préoccupé sans pour autant apporter de changements substantiels. Nous ne faisons toujours pas face aux problèmes de manière directe, et les engagements pris sont faibles et difficilement tenus. Nous ne pouvons pas continuer à trouver des excuses ; ce qu’il faut, c’est du courage et de la détermination pour abandonner résolument les combustibles fossiles, adopter des sources d’énergie renouvelables et changer véritablement notre mode de vie pour le bien de notre maison commune ».[2]
3. Développer les énergies renouvelables
Le SCEAM préconise d’investir dans des systèmes renouvelables décentralisés et communautaires, en particulier solaires, qui créent des emplois décents, autonomisent les femmes et les jeunes et réduisent la pauvreté énergétique tout en limitant les émissions de carbone. L’avenir réside dans cette énergie renouvelable, à savoir les panneaux solaires.[3] Il est essentiel d’investir dans les énergies propres et moderniser les infrastructures pour lutter contre la pauvreté énergétique en Afrique.[4]
4. Mobiliser le financement climatique de manière équitable
L’Église appelle les nations riches à rembourser leur dette écologique par le biais d’un financement climatique transparent, accessible et non générateur de dette. Les fonds pour les pertes et dommages et pour l’adaptation doivent être rapidement opérationnels, atteindre directement les communautés vulnérables et favoriser la résilience plutôt que la dépendance. En tant que communautés catholiques d’Afrique, nous demandons aux dirigeants des nations et des institutions de reconnaître leur devoir moral et de s’engager à prendre des mesures urgentes et ambitieuses pour protéger notre maison commune et les plus vulnérables. Les retards et les demi-mesures ne font qu’aggraver les souffrances de nos populations et mettre en péril les générations futures.[5] Tout accord doit inclure un financement pour les pertes et dommages, qui consiste à indemniser les pays qui subissent déjà les effets dévastateurs du changement climatique sans en être responsables. Il s’agit d’une question de justice et de solidarité avec les communautés les plus pauvres et les plus touchées.[5]
5. Assurer l’adaptation et la résilience
Les efforts d’adaptation doivent préserver la sécurité alimentaire, les systèmes d’approvisionnement en eau et les moyens de subsistance, en donnant la priorité aux populations pauvres et marginalisées. Les communautés religieuses sont prêtes à collaborer pour éduquer, mobiliser et accompagner les populations touchées.
6. Fondements moraux et solidarité mondiale
L’action climatique est un impératif spirituel.
Le Fonds pour les pertes et dommages doit être mis en œuvre de toute urgence afin de répondre aux effets dévastateurs du changement climatique qui détruisent déjà des vies et des moyens de subsistance. Les pays riches doivent reconnaître et payer leur dette écologique envers les pays du Sud, sans continuer à endetter nos nations par des prêts déguisés en aide climatique. Nous devons mettre un terme à l’expansion des combustibles fossiles et développer à la place des solutions énergétiques propres et renouvelables qui autonomisent nos communautés, respectent nos cultures et protègent notre maison commune.[7]
La Terre elle-même, accablée et dévastée, est parmi les plus abandonnées et les plus maltraitées de nos pauvres.[8]
Notre engagement
S’appuyant sur Laudato Si’ et Laudate Deum, le SCEAM s’engage à :
- Promouvoir la conversion écologique dans chaque paroisse, école et diocèse ;
- Plaider, lors de la COP30 et d’autres forums mondiaux, en faveur d’une élimination progressive et équitable des combustibles fossiles et d’une transition vers les énergies renouvelables ;
- Créer un observatoire ecclésial sur la justice climatique afin de surveiller la mise en œuvre des engagements climatiques ;
- S’associer à des acteurs éthiques pour construire une Afrique verte et résiliente.
L’Afrique doit s’élever en tant que voix morale et agent de sa propre transformation. La justice, la solidarité et le respect de la création n’en exigent pas moins.
RÉFÉRENCES
- Père Emmanuel Katongole, Conférence Laudato Si’ Afrique (2025)
- Pape François, Laudate Deum (2023), paragraphe 56 repris par le SCEAM
- Cardinal Fridolin Ambongo, président du SCEAM
- Commission Justice, Paix et Développement du SCEAM, COP29 (2024)
- Déclaration du SCEAM, COP28 (2023)
- Cardinal Fridolin Ambongo, COP27 (2022)
- Cardinal Fridolin Ambongo, conférence de presse au Vatican (2025)
- Pape François, Laudato Si’, cité dans la déclaration commune SCEAM-COMECE
Distribué par APO Group pour Symposium of Episcopal Conferences of Africa and Madagascar (SECAM).
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